Revenus de location : faut-il les déclarer et sont-ils imposables ?

11 août 2025

La loi fiscale française ne laisse guère de place à l’improvisation : chaque loyer perçu doit être signalé, qu’il provienne d’une résidence principale, d’un pied-à-terre ou d’une location saisonnière. Pourtant, certains revenus issus de la location d’une partie de son habitation principale, sous conditions bien précises, échappent à l’impôt.

La moindre erreur ou l’oubli lors de la déclaration des loyers peut coûter cher : redressement fiscal immédiat, pénalités à la clé. D’autant que le cadre varie selon la nature du bien, les recettes encaissées et le régime fiscal choisi. Mieux vaut donc maitriser les règles du jeu pour traverser la déclaration annuelle sans mauvaise surprise.

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Revenus de location : qui doit déclarer et dans quels cas ?

Propriétaire bailleur, usufruitier, associé de SCI : dès lors qu’un euro de loyer tombe, le fisc attend sa part. Impossible d’y couper. Tout revenu locatif, qu’il s’agisse d’un logement vide ou meublé, d’une location directe ou via une société, doit remonter dans la déclaration annuelle.

Un propriétaire bailleur doit déclarer ses loyers, que le bien soit nu ou meublé. Même logique pour l’usufruitier : celui qui profite des fruits d’un bien immobilier doit déclarer l’intégralité des revenus locatifs perçus et s’acquitter de l’impôt correspondant. Quant au nu-propriétaire, il n’est pas concerné par cette obligation déclarative.

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Les sociétés civiles immobilières (SCI) suivent un régime spécifique. Lorsque la SCI est soumise à l’impôt sur le revenu, chaque associé reporte sa part de revenus locatifs dans sa propre déclaration. Si la SCI a choisi l’impôt sur les sociétés, c’est la société qui règle l’impôt, selon des modalités propres à ce régime.

Certains cas sortent du cadre classique : location d’une chambre dans son logement, hébergement touristique ponctuel dans la résidence principale… Là encore, des exonérations existent mais leur accès dépend de critères précis. En pratique, la majorité des loyers tirés de logements nus entrent dans la catégorie des revenus fonciers, tandis que ceux issus de la location meublée relèvent des BIC (bénéfices industriels et commerciaux). Ce dernier régime, plus flexible sur la gestion, impose aussi une comptabilité rigoureuse.

Comprendre l’imposition des loyers perçus, du vide au meublé

Le traitement fiscal des loyers dépend du type de location. Pour les logements non meublés, on parle de revenus fonciers ; pour un bien meublé, l’administration applique la fiscalité des BIC. Deux catégories, deux logiques.

En location vide, deux options s’offrent au bailleur. Le régime micro-foncier, réservé à ceux qui touchent moins de 15 000 € de loyers annuels, accorde un abattement automatique de 30 %. Au-delà, le régime réel s’impose : toutes les charges réellement supportées (emprunt, travaux, gestion…) sont déductibles. Un déficit foncier peut alors s’imputer, dans la limite de 10 700 € chaque année, sur le revenu global.

Pour les locations meublées, le micro-BIC s’applique si le chiffre d’affaires ne dépasse pas 77 700 €. Ce régime offre un abattement de 50 % sur les recettes. Opter pour le régime réel BIC permet de déduire chaque charge, mais aussi d’amortir le bien et le mobilier : un avantage non négligeable pour réduire la base taxable.

Les meublés de tourisme classés bénéficient d’un plafond majoré (188 700 €) et d’un abattement de 71 %. Pour les non classés, le plafond tombe à 15 000 € et l’abattement à 30 %. La loi Le Meur, attendue en 2025, va profondément modifier ces paramètres.

La fiscalité s’alourdit avec les prélèvements sociaux, qui s’ajoutent à l’impôt sur le revenu. En 2024, le taux atteint 17,2 %. Le montant final dépendra donc du régime choisi et de la situation du foyer fiscal.

Quelles démarches pour déclarer ses revenus locatifs en toute sérénité ?

Déclarer ses loyers exige méthode et anticipation. Le choix du formulaire dépend du type de location. Pour un logement vide sous micro-foncier, il suffit de cocher la case adéquate sur le formulaire 2042 si les loyers ne dépassent pas 15 000 €.

Le régime réel nécessite de remplir le formulaire 2044, permettant de déduire toutes les charges : intérêts d’emprunt, frais de gestion, impôts locaux, travaux d’entretien et de rénovation.

En location meublée, la déclaration passe par le formulaire 2042 C PRO, que ce soit en micro-BIC ou en réel. Si l’on opte pour le réel, il faut aussi adresser la liasse fiscale (formulaire 2031 et annexes 2033) au service des impôts des entreprises (SIE). Un numéro SIRET est imposé dès le premier euro perçu en meublé, même pour une location occasionnelle.

La cotisation foncière des entreprises (CFE) échappe parfois à la vigilance : de nombreux loueurs en meublé y sont soumis, selon la nature du bien et son usage. Mieux vaut vérifier sa situation auprès du SIE pour éviter les déconvenues fiscales.

La télédéclaration simplifie les démarches : les outils en ligne guident le déclarant pas à pas. Mais le choix du régime fiscal, la gestion de l’amortissement ou du déficit foncier requièrent parfois le regard d’un professionnel. Confier sa déclaration à un expert-comptable ou un conseiller en gestion de patrimoine peut sécuriser et optimiser la fiscalité.

location immobilière

Conseils pratiques et ressources pour optimiser sa déclaration

Pour tirer le meilleur parti de ses revenus locatifs, chaque dépense justifiée devient un levier d’optimisation. Voici les charges à examiner en priorité pour alléger la note fiscale :

  • Frais de gestion
  • Intérêts d’emprunt
  • Travaux d’entretien
  • Charges de copropriété
  • Primes d’assurance
  • Taxe foncière

En régime réel, ces dépenses viennent s’imputer sur les loyers encaissés. Lors de travaux importants, le déficit foncier permet de déduire jusqu’à 10 700 € sur le revenu global. Un outil précieux pour les propriétaires qui rénovent à grande échelle.

En location meublée, l’amortissement du logement et du mobilier réduit d’autant le revenu imposable. Ce mécanisme, réservé au régime réel BIC, demande une comptabilité détaillée mais offre de solides opportunités d’économie.

Certains dispositifs peuvent booster la rentabilité : le dispositif Pinel, pour l’immobilier neuf, offre une réduction d’impôt à condition de respecter des critères précis. La loi Le Meur viendra bientôt ajuster les règles sur les meublés de tourisme : mieux vaut anticiper l’impact sur son plan de revenus.

Pour affiner sa stratégie, les notices fiscales et les simulateurs officiels restent des alliés fiables. Un expert-comptable spécialisé en immobilier locatif apporte un œil neuf et permet souvent d’identifier des pistes d’optimisation méconnues. Les fédérations de bailleurs et les associations de propriétaires publient régulièrement guides pratiques et alertes sur les changements réglementaires. Rien n’interdit de s’entourer, pour choisir un régime fiscal en phase avec ses ambitions et la nature de ses investissements.

Au final, naviguer dans la fiscalité locative demande de la préparation, un soupçon de vigilance et quelques appuis bien choisis. Mais à celui qui sait maîtriser les règles, la déclaration des loyers cesse d’être une corvée pour devenir un véritable outil de pilotage patrimonial.

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