Un achat immobilier ne se résume pas à une poignée de mains et à quelques signatures. Les frais de notaire, souvent jetés dans la balance à la dernière minute, peuvent transformer un rêve de propriété en véritable casse-tête budgétaire. Les banques, elles, n’adoptent pas toutes la même posture : certaines s’autorisent à intégrer ces frais dans le financement, d’autres restent inflexibles et exigent que l’emprunteur dispose de cette somme en réserve. Dans la pratique, la plupart du temps, régler ces frais séparément est la règle, et cette contrainte peut freiner bien des projets.
Mais la réalité du financement immobilier n’est jamais figée. Selon le profil de l’acheteur, le type de bien convoité ou encore la politique commerciale de l’établissement bancaire, il existe des marges de manœuvre. Aucun organisme ne fonctionne sur un copier-coller : chaque dossier, chaque demande, chaque négociation peut faire basculer la décision.
Frais de notaire : à quoi servent-ils réellement lors d’un achat immobilier ?
Il est temps de tordre le cou à une idée reçue : non, le notaire ne s’attribue pas l’ensemble des frais de notaire lors d’un achat immobilier. La répartition est bien plus subtile. Lors de la signature de l’acte authentique, l’enveloppe atteint généralement 7 à 8 % du prix de vente dans l’ancien, et entre 2 et 3 % dans le neuf. Pourtant, l’essentiel de cette somme ne va pas dans la poche du notaire.
Pour comprendre précisément à quoi correspondent ces frais d’acquisition, souvent appelés à tort frais de notaire, il faut distinguer trois grandes catégories :
- Les droits de mutation (aussi connus sous le nom de taxes de publicité foncière), qui représentent presque 80 % du total et alimentent les finances publiques, État et collectivités locales compris.
- Les frais et débours : ce sont les sommes avancées par le notaire pour l’acquéreur, couvrant des démarches comme les documents administratifs, le cadastre ou la publication de la vente.
- La rémunération du notaire, aussi appelée émoluments, strictement encadrée par la loi et proportionnelle au prix d’achat.
Dans le neuf, la fiscalité plus clémente permet de bénéficier de frais de notaire réduits, aux alentours de 2 à 3 %. À l’inverse, acheter un bien ancien implique des frais notaire plus élevés en raison d’une taxation spécifique et de droits de mutation plus lourds.
Le montant des frais de notaire se calcule donc selon la nature du bien, son statut (neuf ou ancien) et le régime fiscal en vigueur. Pour ne pas se retrouver pris de court, il vaut mieux intégrer ces paramètres dès la première évaluation de votre projet.
Qui prend en charge les frais de notaire : acheteur, vendeur ou banque ?
Pas de place au flou : le paiement des frais de notaire lors d’un achat immobilier incombe à l’acheteur. Cela vaut aussi bien pour un appartement neuf que pour une maison ancienne. Ces frais sont versés le jour de la signature de l’acte authentique chez le notaire, généralement par virement bancaire. De son côté, le vendeur se concentre sur d’autres dépenses, comme les éventuels frais d’agence ou la gestion de l’hypothèque. Sauf mention exceptionnelle dans le compromis de vente, la règle ne varie pas.
Des idées reçues circulent sur une possible prise en charge des frais de notaire par la banque. Dans la réalité, cette option reste marginale. Les établissements financiers préfèrent se cantonner au financement du prix de vente du bien, laissant les frais annexes à la charge de l’acquéreur, à régler grâce à son apport personnel. Quelques banques acceptent d’inclure ces frais dans le prêt, mais uniquement pour des dossiers solides, respectant des critères stricts.
Le paiement des frais de notaire ne se négocie pas entre les parties, sauf stipulation vraiment particulière dans le compromis. La banque intervient en soutien sur le financement, mais rarement sur l’ensemble des frais annexes. Anticipez ce poste dès la construction de votre dossier de financement.
Intégrer les frais de notaire dans un prêt immobilier : quelles sont les pratiques ?
Pour de nombreux acquéreurs, les frais de notaire pèsent lourd dans la balance. D’où la tentation de les inclure dans le prêt immobilier, afin de limiter la somme à avancer. Si l’opération reste possible, elle n’est jamais garantie.
Les banques évaluent chaque demande finement. Les profils les plus solides, stabilité professionnelle, revenus confortables, gestion financière saine, ont plus de chances de voir leur demande acceptée, même si le montant de crédit augmente pour couvrir les frais d’acquisition. La plupart du temps, les établissements imposent un apport minimum, souvent dédié à ces fameuses dépenses annexes : frais de notaire, frais de dossier, frais de garantie.
Pour mieux visualiser les différentes solutions qu’envisagent les banques, voici les principaux scénarios possibles :
- Crédit à 110 % : le prêt immobilier dépasse le prix d’achat du bien pour englober les frais de notaire, les garanties, voire les frais d’agence.
- Un montage réservé à des emprunteurs présentant un profil premium, avec une gestion des risques irréprochable.
La prudence reste de mise dans la majorité des banques françaises. Le recours au financement à 110 % se fait rare, surtout avec des taux d’intérêt orientés à la hausse. Un dossier solide, une gestion budgétaire transparente, un parcours professionnel stable : chaque point compte dans la négociation. Rien n’est figé, tout se joue sur la qualité du dossier et la capacité à convaincre le banquier.
Prévoir et intégrer les frais de notaire dans son budget immobilier
Préparer son projet immobilier, c’est aussi anticiper les frais de notaire. Pour celles et ceux qui veulent avancer sans mauvaise surprise, identifier le montant de ces frais, majoritairement constitués de taxes reversées à l’État, est un passage obligé. Ils s’ajoutent au prix du bien : jusqu’à 8 % dans l’ancien, environ 2 à 3 % dans le neuf. Disposer de cette estimation avant la signature de l’acte authentique de vente offre une vraie sécurité et facilite les arbitrages budgétaires.
Chaque poste doit être clairement identifié : honoraires du notaire, droits de mutation, émoluments, contribution de sécurité immobilière. N’oubliez pas non plus les frais d’agence immobilière, qui peuvent s’ajouter au prix du bien. Pour agir sereinement, demandez dès que possible une évaluation à votre notaire et ajustez votre apport personnel en conséquence.
| Type de bien | Montant estimé des frais de notaire |
|---|---|
| Logement ancien | 7 à 8 % du prix d’achat |
| Logement neuf | 2 à 3 % du prix d’achat |
Un budget bien préparé, c’est la garantie d’un achat fluide. Les frais de notaire se règlent le jour de la signature par virement à l’étude notariale. Pensez à ce poste dès la conception de votre plan de financement, surtout si votre banque ouvre la porte à un financement élargi. La clé reste l’anticipation et une simulation fidèle à la réalité de votre projet.
Au moment de franchir la porte de l’étude notariale, mieux vaut avoir tous les chiffres en main. La sérénité d’un achat immobilier tient souvent à cette préparation invisible, bien loin des signatures et des discours officiels.


