90 jours, pas un de plus. Le Code civil ne négocie pas : pour une location saisonnière, la limite s’impose, nette, à trois mois consécutifs par locataire. Peu importe les astuces ou les renouvellements inscrits en minuscule dans le contrat : franchir cette ligne, c’est changer de jeu, s’exposer à des contraintes bien plus lourdes et à la vigilance des autorités. Les règles sont posées, et elles dessinent une frontière nette entre séjour temporaire et bail longue durée.
Certains propriétaires cherchent à contourner la règle en multipliant les locataires ou en fractionnant les périodes de location. Ce petit manège n’échappe plus aux villes touristiques, qui traquent les abus, surtout là où trouver un logement classique relève déjà du parcours du combattant. Les contrôles s’intensifient, et dans les zones où la tension immobilière est à son comble, jouer avec la législation peut coûter cher.
Location saisonnière : de quoi parle-t-on vraiment ?
Impossible de passer à côté : la location saisonnière s’est taillée une place à part sur le marché immobilier. Elle vise avant tout ceux qui ne font que passer, que ce soit à travers Airbnb, Booking ou par un accord direct avec le propriétaire. Le code du tourisme encadre scrupuleusement ces locations, qu’il s’agisse d’un studio au cœur de Paris, d’un duplex à Lyon ou d’une villa à Bordeaux. Un point commun : ces logements sont toujours meublés et prêts à vivre, du mobilier à la vaisselle.
Voici les deux grands types de locations saisonnières que l’on rencontre le plus souvent :
- La location de la résidence principale, limitée à 120 jours par an.
- La location de la résidence secondaire, proposée plus librement mais soumise à des formalités spécifiques selon la ville : déclaration en mairie, parfois changement d’usage.
À Paris, Marseille ou Toulouse, la réglementation peut vite se durcir pour freiner la disparition des logements classiques transformés en meublés de tourisme. L’essor des locations saisonnières a poussé les pouvoirs publics à renforcer les contrôles. Déclarer son activité devient souvent obligatoire, surtout dans les grandes villes. En cas d’écart, les sanctions tombent sans détour. La différence entre une location saisonnière type Airbnb et un bail longue durée n’est pas anodine : elle détermine la fiscalité applicable, le cadre juridique, et conditionne l’accès au logement pour les habitants à l’année.
Quelle est la durée maximale autorisée pour un bail saisonnier ?
La durée maximale d’une location saisonnière occupe une place centrale dans le débat à Paris, Bordeaux, Lyon et bien d’autres villes. Contrairement à un bail classique, le bail saisonnier ne prévoit aucun renouvellement automatique. Le locataire ne peut pas en faire sa résidence principale, c’est la règle d’airain en France. Ce principe structure toute la législation.
Côté résidence principale, le plafond est fixé à 120 jours par an, tous locataires confondus. Dépasser cette limite, c’est risquer une amende de plusieurs dizaines de milliers d’euros, notamment à Paris où l’étau se resserre sur les locations type Airbnb. Pour une résidence secondaire, les obligations varient : certaines communes exigent une déclaration en mairie ou un changement d’usage pour passer en meublé de tourisme. La législation nationale ne fixe pas de durée maximale, mais les collectivités peuvent restreindre les locations annuelles ou leur durée totale.
Pour clarifier le cadre, voici les principales limitations à retenir pour la location saisonnière :
- Bail saisonnier classique : pas plus de 90 jours consécutifs avec le même locataire.
- Résidence principale mise en location : 120 jours par an maximum, tous locataires confondus.
Chaque contrat de location saisonnière doit préciser les dates exactes de séjour. Aucun renouvellement tacite n’est toléré : chaque nouvelle période nécessite sa propre convention. Si le seuil est dépassé, le litige ne tarde pas à arriver devant le tribunal. Les grandes villes, de Marseille à Toulouse, surveillent de près le respect de la règle, car chaque location de courte durée en moins ou en plus impacte directement l’offre pour les habitants permanents.
Propriétaires et locataires : droits, devoirs et pièges à éviter
La location saisonnière, c’est un terrain d’opportunités mais aussi de responsabilités. Le propriétaire doit garantir la conformité de son bien, tant sur la sécurité que la décence. Négliger l’assurance, c’est s’exposer à des déconvenues : une assurance location saisonnière spécifique couvre les petits tracas du quotidien, mais aussi les accidents plus sérieux. La prudence n’est jamais superflue.
Un état des lieux détaillé reste indispensable avant toute remise de clés, accompagné d’un dépôt de garantie pour prévenir les mauvaises surprises lors du départ. La moindre anomalie constatée engage la responsabilité du locataire. À ne pas négliger non plus : la taxe de séjour, à collecter et reverser à la commune, sous peine de régularisations parfois salées.
Le choix du régime fiscal influence la rentabilité : micro-BIC pour la simplicité, régime réel pour ceux qui souhaitent optimiser charges et amortissements. La déclaration des revenus issus de la location saisonnière doit se faire dans les temps, car le contrôle fiscal veille. La frontière entre activité ponctuelle et professionnelle peut se révéler très fine.
Pour le locataire, le contrat doit être passé au peigne fin : durée du séjour, assurances, conditions de restitution du dépôt. Un écrit pour chaque arrangement ou point litigieux reste la meilleure parade, surtout lors de réservations via Airbnb ou Booking. Les conflits finissent souvent devant le tribunal, un détour qui aurait pu être évité avec un minimum de préparation et de rigueur documentaire.
Bail saisonnier ou bail classique : comment faire la différence et choisir la bonne formule ?
Le choix entre bail saisonnier et bail classique pèse lourd sur le devenir d’un investissement. Le bail saisonnier, dédié à la location meublée temporaire, cible les séjours courts et ne dure jamais plus de 90 jours d’affilée pour un même locataire. Il concerne soit une résidence secondaire, soit la résidence principale du propriétaire, sous réserve de ne pas dépasser 120 jours par an, notamment dans les grandes villes où les règles se font de plus en plus strictes.
La vraie différence avec le bail classique ? Le bail saisonnier ne donne aucun droit au maintien dans le logement. Pas de prolongation, pas de reconduction automatique. À la fin du séjour, le locataire doit partir, point final. Tout doit être précisé dans le contrat : dates exactes, description du logement, modalités de paiement. Faute de quoi, le risque de voir le contrat requalifié en bail d’habitation classique devient réel, avec tout ce que cela implique : engagement minimum d’un an, plafonnement du loyer, protection du locataire, etc.
À l’inverse, le bail classique s’adresse à la résidence principale du locataire, s’étend sur plusieurs années et impose stabilité et garanties pour les deux parties. Le choix dépendra donc de la stratégie recherchée : rentabilité rapide et souplesse ou sécurité, visibilité et engagement sur le long terme.
La location saisonnière, sous ses airs de liberté, impose donc de respecter des lignes rouges. Pour qui sait les franchir à bon escient, la souplesse et la rentabilité sont au rendez-vous. Mais pour les imprudents, l’addition peut vite s’alourdir. La frontière entre location plaisir et casse-tête réglementaire n’est jamais bien loin.


