Différence entre caution et dépôt de garantie : tout ce qu’il faut savoir

22 août 2025

Un engagement de caution ne protège pas le propriétaire contre les dégradations du logement, contrairement à une croyance répandue. La restitution du dépôt de garantie ne dépend pas du paiement du loyer, même si le locataire reste redevable de ses dettes.

Des erreurs fréquentes persistent lors de la signature des contrats de location, alimentées par la confusion entre ces deux mesures. Les conséquences juridiques varient pourtant de façon significative selon le dispositif concerné.

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Pourquoi caution et dépôt de garantie sont souvent confondus

Entre caution et dépôt de garantie, le flou règne souvent, aussi bien chez les locataires que chez les propriétaires. Pourtant, difficile de louer sans rencontrer ces deux termes, qui ne se recoupent ni dans leur principe, ni dans leur usage. Tout commence le jour du bail, quand le propriétaire réclame à la fois un virement et le nom d’un garant. Dès lors, les mots s’emmêlent, et les responsabilités aussi.

Le dépôt de garantie, c’est une somme que le locataire verse dès la signature. Cette somme, détenue par le propriétaire, sert à couvrir d’éventuelles réparations ou charges impayées. Mais elle n’appartient jamais au bailleur : le locataire la récupère à la sortie, si l’état des lieux ne révèle aucun dégât. La loi fixe d’ailleurs des plafonds : un mois de loyer hors charges pour une location nue, deux mois pour un meublé. Impossible d’y déroger. Et pour les baux mobilité ? Aucun dépôt possible.

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La caution, elle, ne passe pas par une transaction. C’est un engagement pris par un tiers, un proche, un organisme, qui se porte garant du paiement si le locataire ne suit plus. Ce soutien moral et financier se formalise dans un acte écrit. Tout y est consigné : identité, logement, montant, durée, plafond de l’engagement. Depuis peu, la signature électronique est admise, simplifiant la démarche.

La confusion vient de ce double filet de sécurité pour le propriétaire. Mais la comparaison s’arrête là. L’un est une somme immobilisée, l’autre, une promesse. Les deux dispositifs sont encadrés, leur cumul limité, et chaque mot du contrat pèse : vigilance et rigueur sont de mise à la rédaction du bail.

Comprendre le fonctionnement de la caution et du dépôt de garantie

Le dépôt de garantie fonctionne sur un principe simple et régulé. Le locataire vire la somme au bailleur lors de la remise des clés ; le propriétaire la conserve tout au long du bail. Quand le locataire part, le remboursement dépend de l’état des lieux de sortie. Si le logement est rendu conforme à l’entrée, la somme revient au locataire sous trente jours. Des travaux nécessaires ? Le délai passe à deux mois, le temps de chiffrer les retenues. Pour les locations vides, c’est limité à un mois de loyer hors charges ; pour les meublés, deux mois maximum. Et le bail mobilité ? Il échappe totalement à cette règle. Le dépôt de garantie ne peut jamais servir à payer le dernier loyer : la loi l’interdit formellement.

Côté caution, la logique diffère. Il s’agit d’un engagement écrit, pris par une personne physique ou morale, de payer à la place du locataire si celui-ci fait défaut. L’acte de cautionnement doit être précis : identité du garant, adresse du logement, montant du loyer, durée, plafond. Depuis 2022, la signature électronique est possible. Deux types de caution existent : la simple (le propriétaire doit prouver qu’il a tenté de récupérer la somme auprès du locataire avant de solliciter le garant) et la solidaire (le garant est sollicité dès le premier impayé).

Pour éclairer la distinction, voici ce que chacun recouvre :

  • Le dépôt de garantie : somme versée, détenue par le bailleur, restituée selon l’état du logement à la sortie.
  • La caution : engagement d’un tiers, sans versement, activé seulement si le locataire ne paie pas.

Des alternatives existent. La Garantie Visale proposée par Action Logement, ou encore le Fonds de Solidarité pour le Logement, peuvent tenir lieu de caution, sous conditions de ressources ou de situation. Mais l’acte de cautionnement doit toujours cocher toutes les cases prévues par la loi, sous peine d’être annulé. Mieux vaut donc vérifier chaque mention, pour éviter une mauvaise surprise en cas d’impayés.

Quels droits et obligations pour le locataire et le bailleur ?

Le dépôt de garantie implique des devoirs clairs pour chacun. Le locataire le verse à la signature, le propriétaire le conserve jusqu’à la fin du bail. À la restitution, c’est la comparaison entre l’état des lieux d’entrée et de sortie qui tranche. Si le logement est restitué dans un état satisfaisant, le locataire récupère la somme sous trente jours. Si des dégâts sont constatés, le délai s’allonge à deux mois : le temps pour le bailleur de chiffrer et justifier les retenues. Seuls les dégâts, loyers impayés, charges ou réparations locatives peuvent être déduits. L’usure normale ou les malfaçons ne sont jamais imputables au locataire.

Les droits et devoirs à retenir sont les suivants :

  • Locataire : il peut contester toute retenue qu’il estime injustifiée et saisir la commission départementale de conciliation, voire le tribunal judiciaire. Il doit veiller à rendre le logement dans l’état initial, sauf vétusté normale.
  • Bailleur : il doit restituer la somme dans les délais, fournir les justificatifs de chaque retenue, et ne peut cumuler dépôt de garantie et assurance loyers impayés sauf cas particuliers (étudiants, apprentis).

Pour la caution, le garant prend la relève si le locataire ne paie plus. Le propriétaire peut demander des justificatifs au garant : pièces d’identité, preuve de domicile, ressources, selon la liste fixée par la loi ALUR. L’acte de cautionnement doit être irréprochable sous peine de nullité. En cas de caution solidaire, le garant peut être sollicité dès le premier impayé. Ce trio bailleur-locataire-garant exige rigueur et transparence de bout en bout, pour éviter les mauvaises surprises.

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Implications légales et conséquences en cas de litige

La loi trace une frontière nette entre dépôt de garantie et caution. Si le propriétaire tarde à rembourser le dépôt, il s’expose à des sanctions : une majoration de 10 % du loyer mensuel pour chaque mois de retard s’applique dès la remise des clés et l’état des lieux établi. Chaque retenue doit reposer sur des justificatifs valables, comme des devis ou des factures. À défaut, le locataire peut exiger le remboursement total.

En cas de contestation, la commission départementale de conciliation constitue le premier recours. Gratuite, présente partout, elle facilite la discussion entre locataire et propriétaire. Si aucun accord n’est trouvé, la justice prend le relais : le tribunal judiciaire tranche en fonction des règles suivies ou non, examine les délais, la transparence des justificatifs, la validité de l’acte de cautionnement.

Pour la caution, le garant est sollicité si le locataire n’a pas réglé ses dettes (loyers, charges, réparations). L’acte doit être sans faille : toutes les mentions obligatoires, la durée, le montant maximal couvert. Les juges annulent fréquemment les actes incomplets ou imprécis : un document bâclé, et la garantie saute. La vigilance reste donc de mise à la rédaction.

Si le blocage persiste, le locataire peut demander l’intervention d’un conciliateur de justice, pour tenter de régler le différend sans passer par le tribunal. La loi ALUR encadre toutes ces procédures, garantissant plus de clarté et de sécurité à chaque étape du bail.

En somme, entre précautions juridiques et vigilance contractuelle, tout le jeu se joue à la virgule près. Caution et dépôt de garantie : deux filets bien distincts, à manier avec discernement pour éviter les faux pas et préserver, jusqu’au bout, la confiance entre locataire et propriétaire.

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